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Christine Labrecque, technicienne en santé animale

Publié le : 15 août 2023
Christine Labrecque, technicienne en santé animale

Christine Labrecque, 35 ans, vit avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Après ses études secondaires et deux années de cégep, la jeune femme s’est engagée dans des études en Techniques de santé animale.

Les caractéristiques inhérentes au TSA ont entraîné bien des défis pour la jeune femme, qui a dû tout au long de son parcours faire appel à des services d’aide pour les étudiants en situation de handicap. Elle a aussi profité du soutien indéfectible de sa famille.

Christine Labrecque est née sur le magnifique territoire des Îles-de-la-Madeleine. Ses parents se sont séparés alors qu’elle était bébé. Sa mère, qui travaillait alors comme infirmière auxiliaire, a dû quitter son emploi pour se consacrer à ses enfants et s’est reconvertie en secrétaire, puis préposée aux plaintes médicales. Son père est informaticien alors que son beau-père, bien présent dans sa vie, travaille comme opérateur chez Hydro-Québec. Christine a adoré l’école jusqu’au secondaire. C’est à cette époque qu’elle a commencé à se faire de plus en plus embêter par ses camarades et à souffrir de solitude.

À la maison, cela ne fonctionne plus — la famille fait face à de nombreuses difficultés, son grand frère étant atteint du syndrome de Gilles de la Tourette —, alors elle va momentanément en centre d’accueil puis en famille d’accueil. « Ce fut une période vraiment pas facile pour moi, se rappelle-t-elle. Moi qui avais toujours adoré apprendre, j’étais ostracisée à l’école, et je ne comprenais pas les codes sociaux. Mon refuge, c’était la salle des handicapés où je pouvais prendre des pauses. À la maison, il y avait de grosses disputes et l’ambiance était lourde. »

Syndrome d’Asperger

Syndrome d’Asperger

Christine a reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger, une condition du TSA, à l’âge de dix ans. « Il est difficile pour moi de reconnaître les émotions, les miennes et celles des autres, explique-t-elle, ce qui complique les interactions sociales. Je n’aime pas déroger à ma routine. J’ai aussi des centres d’intérêt spécifiques qui sont de véritables passions. Par exemple, je connais TOUT des Pokémon; j’adore la biologie et la natation. »

Dans la région insulaire et rurale des Îles-de-la-Madeleine, sa mère trouve peu de services pour aider sa fille à s’intégrer et s’épanouir. Elles doivent voyager dans la métropole pour consulter un psychiatre. « Ma mère a toujours été proactive et s’est battue pour mon frère et moi », commente Christine avec gratitude.

Après bien des démarches maternelles, elle a enfin accès aux services du centre de réadaptation des îles de la Madeleine. Une éducatrice spécialisée l’accompagne alors pour apprendre à gérer son stress et son anxiété, développer des outils pour faire face aux imprévus et aux situations désagréables.

Les bénéfices de la zoothérapie

Les bénéfices de la zoothérapie

À travers les moments difficiles, Christine constate que la présence de ses animaux à la maison est précieuse : « Les animaux m’apaisent. Ils sont mes confidents. J’aime les avoir autour de moi dans les moments heureux comme dans les moments difficiles. » Une idée fait son chemin dans son esprit : elle souhaite travailler avec les animaux. Pour apprivoiser ce projet, un après-midi par semaine, après les classes, elle va à la clinique vétérinaire donner du temps. Elle adore son expérience de stage.

Ce n’est pas seulement à la personne en situation de handicap à s’adapter. Les employeurs doivent faire leur petit bout de chemin et chercher à comprendre. C’est important aussi de bien communiquer afin d’éviter les malentendus.

Christine Labrecque, technicienne en santé animale

Composer avec ses forces et sa personnalité

Après réflexion avec son médecin et sa mère, la jeune Madelinienne écarte l’idée de devenir vétérinaire, le métier comportant beaucoup de responsabilités et de situations d’urgence stressantes. Mais le métier de technicienne en santé animale se révèle un bon choix. Elle envisage d’étudier en Santé animale au cégep de La Pocatière. « À la fin de ma formation secondaire, je n’étais pas prête, à 16 ans, pour entreprendre cette grande aventure de quitter les îles pour aller poursuivre ma formation dans le Bas-Saint-Laurent, raconte-t-elle. Alors j’ai commencé par suivre tous les cours de base collégiaux au cégep des Îles-de-la-Madeleine pendant deux ans tout en me préparant pour la vie en appartement et tout ce que cela comporte, comme les corvées domestiques et le budget. »

 

Formation à l’extérieur

Formation à l’extérieur

Au moment où elle s’installe à La Pocatière, Christine est accompagnée de sa mère qui reste avec elle pendant cinq semaines afin de commencer sa session du bon pied. Elle fera cela chaque début d’année pour l’aider à s’organiser et préparer des repas congelés.

La dernière année est particulièrement pénible pour Christine. Il y a davantage d’heures de cours; elle s’est récemment séparée de son copain, resté aux Îles, elle a de la difficulté à se nourrir; le fait d’être loin de sa famille et de ses amis lui pèse : « Heureusement, la formation était passionnante, et mon désir d’obtenir mon diplôme a nourri ma motivation. J’ai eu aussi la chance à la dernière session d’avoir mon chat avec moi, cela m’a énormément aidée. »

Premiers pas sur le marché du travail

À la fin de sa formation, Christine effectue un stage en laboratoire à l’Université Laval de Québec, puis dans une clinique vétérinaire de Matane et finalement aux Îles-de-la-Madeleine, à la ferme de la Fromagerie Pied-De-Vent, ce qui lui permet d’explorer tous les grands secteurs du métier. Après l’obtention de son diplôme, à 21 ans, elle décroche un premier emploi à Gaspé, puis au Nouveau-Brunswick, deux expériences qu’elle qualifie d’assez traumatisantes : « On ne m’a gardée que pour la période d’essai dans le premier emploi, alors qu’on m’a renvoyée du deuxième après seulement un mois et demi… Il y avait beaucoup d’incompréhension, pas de soutien. »

Retour aux Îles et deuxième envol

Après ces deux déménagements, Christine retourne aux îles et y demeure pendant deux ans, alternant avec un emploi saisonnier dans le secteur de la restauration et le chômage. « À un certain moment, il m’a fallu prendre une décision : je devais accepter de quitter les îles pour me trouver du travail dans mon domaine, ou retourner aux études. J’ai alors pris mon courage à deux mains et je suis déménagée chez mon frère, à Québec, où l’on retrouve de nombreuses cliniques vétérinaires. »

Des organismes qui favorisent l’intégration

Des organismes qui favorisent l’intégration

Dans sa démarche pour trouver un emploi qui lui convienne et où sa condition TSA serait prise en compte et respectée, Christine a eu l’aide d’ÉquiTravail. Les services d’ÉquiTravail s’adressent à des personnes qui rencontrent des obstacles en raison d’un problème de santé mentale, de limitations intellectuelles ou d’un trouble du spectre de l'autisme (TSA). L’organisme a pour mission de favoriser l’intégration, la réintégration et le maintien sur le marché du travail. Bref, de lutter contre l’exclusion. « Comme personne en situation de handicap, nous vivions de la discrimination dans plein de situations, considère Christine. ÉquiTravail facilite les choses et agit comme médiateur, comme informateur. Par exemple, lors de l’entrevue d’embauche, les gens connaissent déjà ma réalité avec le TSA, cela fait toute la différence. »

Métier : technicienne en santé animale

Métier : technicienne en santé animale

Les techniciennes de santé animale manipulent et prennent soin des animaux pendant les traitements et la chirurgie. Elles font des injections, des radiographies, prélèvent des échantillons ou effectuent des analyses en laboratoire. Dans le cadre de leurs fonctions, elles peuvent avoir à conseiller les clients sur les soins à apporter à leur animal de compagnie. C’est un emploi pour les personnes qui aiment les animaux et qui ont une personnalité calme, attentionnée et courtoise. « Il faut de l’empathie et de la patience pour le service à la clientèle, indique Christine, car gérer les humains, les émotions, les clients difficiles, c’est parfois tout un défi! » On peut exercer ce métier auprès des petits animaux, des grands animaux ou dans les laboratoires.

Métier : technicienne en santé animale

Les techniciennes de santé animale manipulent et prennent soin des animaux pendant les traitements et la chirurgie. Elles font des injections, des radiographies, prélèvent des échantillons ou effectuent des analyses en laboratoire. Dans le cadre de leurs fonctions, elles peuvent avoir à conseiller les clients sur les soins à apporter à leur animal de compagnie. C’est un emploi pour les personnes qui aiment les animaux et qui ont une personnalité calme, attentionnée et courtoise. « Il faut de l’empathie et de la patience pour le service à la clientèle, indique Christine, car gérer les humains, les émotions, les clients difficiles, c’est parfois tout un défi! » On peut exercer ce métier auprès des petits animaux, des grands animaux ou dans les laboratoires.

Un avenir radieux

 Un avenir radieux

Aujourd’hui, Christine travaille dans une clinique qui accepte qu’elle ait un horaire de travail allégé, ce qui évite qu’elle s’épuise ou vive trop de stress : « Je me fatigue plus facilement, car toutes les interactions sociales exigent de moi de réfléchir constamment. »

Parallèlement à son travail de technicienne en santé animale, elle a écrit un roman fantastique médiéval qu’elle est en train de peaufiner. Elle élève deux chattes : Acadie et Nami. Avec son conjoint, elle économise pour acheter une maison et rêve d’un voyage au Japon. Tous les étés, ils vont en vacances aux îles. Son métier la passionne : « J’adore aider les animaux et leurs propriétaires. Je suis un lien entre le vétérinaire et le client. Une personne qui rassure et aide à soulager la souffrance animale. »

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