Info FPT Diversité FPT Twitter (X) Facebook LinkedIn

Katie Tremblay, camionneuse à 50 ans

Publié le : 20 novembre 2022
Katie Tremblay, camionneuse à 50 ans

Ce portrait fait partie de la série Diversité FPT, une initiative soutenue par la Fondation RBC et réalisée par Compétences Québec. Par l’entremise d’une trentaine de portraits de tous les horizons, cette série propose une diversité de points de vue sur la formation professionnelle et technique et les métiers spécialisés au Québec.

Originaire de Jonquière, Katie Tremblay, 50 ans, conduit pour un transporteur connu du Lac-Saint-Jean depuis quelques mois. Établie avec sa conjointe à Mashteuiatsh, communauté innue près de Roberval, elle apprivoise tranquillement le métier depuis trois ans. Katie a profité d’une période de chômage et de la pause imposée par la pandémie de COVID-19 pour retourner à l’école afin d’obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP) en transport par camion, une formation de 615 heures lui permettant de conduire une plus grande variété de véhicules.

Riche de diverses expériences

Riche de diverses expériences
Katie Tremblay a entrepris le DEP en camionnage à l’automne 2020 au Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC) de Roberval. (Photo de courtoisie du centre de formation de Charlesbourg)

Avant le camionnage, Katie Tremblay a eu tout un parcours professionnel. « J’ai fait de nombreuses jobines après avoir quitté l’école assez tôt, en secondaire 3, démotivée lorsque j’ai appris que ma taille ne me permettait pas de devenir policière, ce qui était mon rêve d’enfant. » Elle a été caissière, puis animatrice au Patro de Jonquière, une maison de jeunes où elle a connu de belles années. Kathie a aussi chanté dans les bars pendant sept ans et vécu à Vancouver où elle a évolué dans l’hôtellerie pour VIA Rail, dans les trains hôteliers et de restauration. Elle a ensuite travaillé à Chibougamau sur un chantier de bois de sciage.

De 36 à 48 ans, elle a gagné sa vie comme chauffeuse d’autobus pour la Société de transport de l’Outaouais; son père, avant elle, avait conduit des autobus scolaires au Saguenay. Elle a beaucoup aimé ce métier : « J’aimais les gens, la liberté, travailler à l’extérieur. Je n’ai pas de regrets quand je regarde mon parcours, ce sont, chacune à leur façon, de belles expériences. »

Apprendre un nouveau métier

Apprendre un nouveau métier
Le DEP lui permettait d’obtenir la classe 1, ce qui permet d’avoir accès à la plus grande majorité de véhicules. (Photo de courtoisie du centre de formation de Charlesbourg)

Comme la plupart des adultes qui retournent sur le chemin de la FP, Kathie a adoré sa formation en transport par camion. Elle a entrepris le DEP en camionnage à l’automne 2020 au Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC) de Roberval. « Auparavant, pour obtenir ma classe 3, j’avais réussi un test de conduite sur route, mais le DEP me permettait d’obtenir ma classe 1, ce qui donne accès à pratiquement tous les véhicules. Comme je vivais un épisode de chômage, et que je pouvais bénéficier de l’aide d’Emploi-Québec pour étudier, j’ai décidé de me lancer. Nous étions quatre filles dans le groupe, l’ambiance était conviviale et les gens étaient là pour les bonnes raisons. J’ai adoré la formation. J’ai beaucoup appris, les enseignants sont excellents. C’est une expérience positive que je recommande. »

Aimer conduire, malgré les aléas du métier

Aimer conduire, malgré les aléas du métier
Son expérience de la formation fut bonne. Selon elle, les gens étaient là pour les bonnes raisons. (Photo de courtoisie du centre de formation de Charlesbourg)

Kathie avoue bien honnêtement ne pas se sentir encore tout à fait encore à l’aise dans son nouveau métier : « Depuis que j’ai commencé à travailler comme camionneuse, ce qui a pété ma balloune, c’est tout ce qui se déroule en amont : les assurances, les contrats, la paperasse, la recherche, mais, malgré tout, c’est un métier qui peut être fait par du « vrai monde », même s’il comporte une grande part de stress. Je n’ai pas encore trouvé l’entreprise qui me donne le goût de faire cela pendant tout le reste de ma carrière. »

Ce qui l’intéresse, et ce qui l’a menée vers ce secteur, c’est la passion pour la conduite, les grands espaces, le voyage. Pour supporter les longues heures, elle rêve de partir sur la route avec sa conjointe, elle aussi camionneuse, avec qui elle a officialisé l’union par un mariage en 2015 : « Ce qui me motive, c’est le camionnage sur les longues distances, mais il ne faut pas avoir d’attaches pour choisir ce type de vie et ce n’est pas super payant, à moins de faire une quantité d’heures incroyables, raconte-t-elle.

J’aime la liberté, partir à l’aventure, coucher dans le camion. Sur la route, j’écoute des romans audio, je chante et j’admire les paysages. Lorsqu’on monte vers le Nord-du-Québec, le paysage change, le climat change, les arbres se raréfient, c’est beau, ce sont des moments précieux. Il y a un grand sentiment de liberté, il faut le vivre. »

Nous étions quatre filles dans le groupe, l’ambiance était conviviale et les gens étaient là pour les bonnes raisons. J’ai adoré la formation. J’ai beaucoup appris, les enseignants sont excellents.

Katie Tremblay, camionneuse

Cartes sur table

Cartes sur table
Katie Tremblay recommande la formation et salue les compétences et l’encadrement des enseignants au Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC). (Photo de courtoisie du centre de formation de Charlesbourg)

Pour évoluer dans un métier non traditionnel, selon Kathie, cela prend une grande ouverture d’esprit et une bonne attitude : il faut être prête à entendre des choses qu’on n’aurait pas nécessairement voulu entendre et ne pas être gêné de dire ce qu’on a à dire. »

Quand on lui demande si elle se sent bien acceptée comme femme dans l’industrie, Katie répond oui sans hésitation. Elle n’a pas vécu de mauvaises expériences ou de discrimination comme femme dans un métier traditionnellement masculin ni comme gaie. « J’ai l’habitude d’annoncer franchement mon orientation dès le processus d’embauche, ce que j’appelle le gay fairplay, confie-t-elle.

Le camionnage, c’est un milieu macho. Des machos, il y en aura toujours, mais, pour moi, ils ne sont pas méchants… Est-ce que j’ai déjà été blessée, dérangée au travail ? Non, je dois avoir eu de la chance! À 50 ans, je suis libérée du regard des autres sur moi, ma vie, mes amours et je suis optimiste quant à la présence des femmes dans l’industrie. Des hommes qui croient que les femmes « volent leurs jobs », il y en a de moins en moins. Le monde évolue et la pénurie de main-d’œuvre accélère le processus. »

Articles similaires

Clément Gauthier, élève, mécanicien puis enseignant
Clément Gauthier, élève, mécanicien puis enseignant

Clément Gauthier revient sur son métier d’enseignant en mécaniques de véhicules lourds routiers au CFTR de Saint-Jérôme et sur la première édition des Laurentides du Défi des recrues. 

Témoignages Déc.

Kathleen Rousseau, le camionnage dans le cœur
Kathleen Rousseau, le camionnage dans le cœur

Kathleen Rousseau a une passion, celle du camionnage. Elle vous emmène sur les routes de son parcours. Celui d’une femme dans un domaine d’homme : les transports routiers. Progressivement, toutefois, les mentalités du métier changent…

Pionnières de la compétence Mars

Frédérick Lamontagne, le garage comme salle de classe
Frédérick Lamontagne, le garage comme salle de classe

Le garage est sa deuxième maison et elle a fait de la mécanique sa passion. Un savoir-faire transmis par ses parents qu’elle a perfectionné au Centre De Formation En Mécanique De Véhicules Lourds. Des salles de classe où elle a su s’imposer avec intelligence et savoir-faire... 

Pionnières de la compétence Juil.

Avis de protection de la vie privée et de témoins

Ce site utilise des témoins de connexion à des fins fonctionnelles et analytiques. En cliquant sur « J’accepte » ou en poursuivant votre navigation, vous acceptez le stockage de témoins sur votre appareil.

Lire la politique de confidentialité