Quand la passion du métier vient de la famille
Pour beaucoup de monteuses et monteurs de lignes, c’est un proche – parent ou ami – qui donne l’élan. Pour Vicky, tout est parti d’une discussion avec son père, lui-même monteur de lignes, alors hospitalisé.
«Petite, je voulais être ambulancière. Mais après avoir passé tant de temps à l’hôpital, ce rêve a perdu son attrait. C’est mon père qui m’a suggéré: “Monteuse de lignes, ça ne te tenterait pas?” À partir du moment où j’ai trouvé le centre de formation pour faire mon DEP, ma vie s’est tracée.»
Soutenue par sa famille, Vicky a suivi son rêve. Aujourd’hui, son frère jumeau et son conjoint sont eux aussi monteurs de lignes.
De la formation DEP en montage de lignes à la réalité du terrain

Lorsqu’elle est entrée au Centre de formation en montage de lignes (CFML) à Saint-Henri, près de Lévis, les femmes étaient encore rarissimes dans ce domaine. Vicky a dû s’intégrer dans des groupes majoritairement masculins et développer sa force pour porter l’équipement lourd.
En 2004, elle débute chez Hydro-Québec.
20 ans plus tard, elle aime toujours autant son métier.
«Dès les premiers jours, il faut grimper à l’éperon, bottes et ceinture accrochées au poteau. On voit vite si c’est pour nous!»
Pas question pour elle de douter: ses excellentes relations avec ses anciens camarades en témoignent.
Faire ses preuves comme monteuse de lignes

Au début de sa carrière, Vicky s’est retrouvée dans des équipes soudées depuis longtemps. Un monteur expérimenté l’a prise sous son aile pour lui montrer les ficelles du métier.
«Quand on est une des rares femmes, certains peuvent penser qu’on va leur demander de faire les tâches les plus difficiles. Il faut gagner leur respect.»
Et elle l’a fait, grâce à son professionnalisme et son attitude.
«Le métier est exigeant, mais incroyablement gratifiant. J’en suis tombée amoureuse. Et puis, il y a cette dose d’adrénaline qui me fait vibrer!»
« Le métier de monteuse de lignes est exigeant, mais il est incroyablement gratifiant. J’en suis tombée amoureuse. Et puis, il y a cette dose d’adrénaline qui me fait vibrer! »
Un métier qui bouge, qui sort des sentiers battus

Être monteuse ou monteur de lignes, c’est aimer l’aventure. Travailler en hauteur, garder l’équilibre, partir loin pour rétablir le courant après une panne, parfois même aux États-Unis ou dans d’autres provinces canadiennes.
«Il faut accepter les nuits sur appel, les déplacements, même quand ce n’est pas évident pour la vie de famille.»
Ce métier fait partie des 10 métiers les plus dangereux, mais heureusement, les normes de sécurité ont évolué et les accidents sont rares.
Les femmes dans le métier de monteuse de lignes au Québec
Travailler dans un «monde d’hommes» demande de la répartie et une certaine tolérance face aux blagues:
«C’est une grande confrérie. Moi, j’ai toujours joué dans des équipes masculines de hockey, alors ça fait partie de ma vie.»
Même après 20 ans, Vicky croise peu de femmes sur les chantiers. Mais avec la pénurie de main-d’œuvre, les choses évoluent.
Après avoir travaillé sur les lignes haute tension, puis comme monteuse compagnon, cheffe monteuse en distribution, Vicky est aujourd’hui agente principale à Rivière-du-Loup. Elle coordonne les interventions des équipes, tout en continuant de se déplacer sur le terrain. Et ce, avec son conjoint et leurs trois enfants à ses côtés.
Encourager la relève féminine dans le montage de lignes

Avec seulement 2 filles sur 110 élèves au CFML de Saint-Henri, le centre de services scolaire des Navigateurs a lancé un projet vidéo pour valoriser le métier et attirer davantage de jeunes femmes.
Un projet auquel Vicky a participé avec enthousiasme.
Le métier de monteuse ou monteur de lignes en bref :
Les monteuses et monteurs de lignes:
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installent et réparent câbles, transformateurs et équipements de puissance,
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construisent pylônes et structures métalliques,
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interviennent sur les réseaux pour prévenir ou réparer les pannes.
Prête à relever le défi d’une carrière électrisante?