Trouver sa voie
Dès son enfance, Tanya Labonté a baigné dans l'univers de la construction. Issue d'une famille où son père et plusieurs de ses oncles exercent des métiers du bâtiment, elle a grandi entourée de discussions sur les chantiers et les techniques de construction. Pourtant, ce n'est qu'après avoir exploré d'autres voies qu'elle a trouvé sa véritable passion: «J'avais envisagé une carrière en soins infirmiers, mais ce n'était pas pour moi. J'avais besoin d'un travail plus manuel, moins dans le soutien émotionnel, et où je pouvais voir concrètement le fruit de mes efforts.»
Un métier encore très masculin
Même si ce chiffre progresse lentement, les femmes ne représentent que 2,5 % de la main-d'œuvre en charpenterie-menuiserie au Québec, selon la Commission de la construction du Québec. Tanya en était consciente avant de commencer son DEP, mais cela ne l'a pas arrêtée: «J'avais peur de ne pas être prise au sérieux, mais finalement, mes collègues m'ont acceptée sans problème.» Selon elle, l'essentiel est d'avoir confiance en soi et de persévérer: «Les premières semaines, j'avais l'impression que tout le monde était plus rapide et plus compétent que moi. Mais en réalité, c'était moi qui me mettais trop de pression.»
Une passion transmise par son père
Tanya a trouvé un modèle inspirant en son père, charpentier de métier. «Il prend toujours le temps de bien faire les choses, et il ne se précipite pas. Il m'a appris que la qualité du travail est essentielle et qu'on apprend toute notre vie. C’est un bon pédagogue qui prend le temps de transmettre ses connaissances et de bien expliquer le pourquoi du comment.» Elle a même eu l'occasion de travailler dans la même entreprise que lui, bien qu'ils soient affectés à des chantiers différents.
Défis et satisfaction
Comme tout métier physique, la charpenterie-menuiserie exige une excellente condition physique et de la minutie. «Au début, j'avais du mal à suivre le rythme, mais à force de persévérance, j'ai développé ma force et ma rapidité.» La plus grande difficulté, selon elle, est l'apprentissage constant: «Il y a toujours de nouvelles techniques, de nouveaux outils à maîtriser. Parfois, le cerveau est comme une éponge saturée, mais on finit par assimiler l'information.»
« En charpenterie-menuiserie, tu peux faire une grande partie de la maison. Voir le résultat des fondations jusqu'à finition. C'est ce que j'aime. Et aussi... ça bouge, puis je peux faire plusieurs tâches. Ce n’est jamais monotone. »
L'inclusion des femmes dans la construction
Pourquoi si peu de femmes choisissent-elles ce métier? Tanya pense que les stéréotypes ont la vie dure: «Quand un homme dit qu'il veut être charpentier, tout le monde l'encourage. Quand c'est une femme, on lui demande si elle est sûre de son choix. Ce doute implicite peut freiner certaines vocations.» Pourtant, elle est convaincue que les femmes ont toute leur place sur les chantiers: «On est plus minutieuses, on respecte mieux les consignes de sécurité et on a un grand sens du détail.»
Tanya encourage toutes les jeunes femmes intéressées par la construction à se lancer sans hésiter. «Tu n'as rien à perdre! Les compétences que tu acquiers te serviront toute ta vie, que ce soit pour construire ta propre maison ou rénover un appartement.» Selon elle, les qualités essentielles pour réussir dans ce domaine sont la détermination, la résilience et une bonne dose d'audace: «Il faut avoir un peu la tête dure et croire en soi.»
Un avenir prometteur
Désormais sur le marché du travail, Tanya se réjouit de son choix de carrière et a de grandes ambitions. «L'atmosphère sur le chantier, c'est vraiment très agréable. Un jour, je construirai ma propre maison. Ce métier m'offre une indépendance incroyable et la fierté de voir mes réalisations prendre forme sous mes mains.» Son enthousiasme et sa passion sont contagieux, et elle espère inspirer d'autres femmes à suivre son exemple. Le monde de la construction a encore du chemin à faire pour devenir pleinement inclusif, mais avec des femmes comme Tanya Labonté, l'avenir s'annonce prometteur.
Le métier de Charpentière-menuisière, c'est quoi?
Les charpentiers-menuisiers et les charpentières-menuisières construisent des bâtiments, installent et réparent des armoires de cuisine, des escaliers, des portes, des fenêtres et des structures. Ils procèdent à la démolition, isolent des murs et plafonds et réalisent la finition intérieure et extérieure de bâtiments. Dans l’industrie de la construction, c’est un métier rigoureux et valorisant qui exige des aptitudes en calcul, une excellente vision et bon sens de l’équilibre, même en hauteur. Il convient aux personnes perfectionnistes et sachant faire preuve d’initiative et d’analyse.
- Secteur: Bâtiment et travaux public
- Durée de la formation: 13 mois
- Salaire horaire moyen: 35,00%