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Angélique Marcoux: l’étincelle électrique

Publié le : 15 décembre 2025
Angélique Marcoux: l’étincelle électrique

Angélique Marcoux, 34 ans, est une femme débordante d’énergie et de détermination. Originaire de Luskville, un petit hameau niché dans la région de l’Outaouais, à 25 km à l’ouest de Hull, elle incarne le courage de ceux qui osent réinventer leur vie. Après un parcours riche et varié, incluant un diplôme en biologie, six ans dans l’armée et une quête personnelle d’un métier qui la passionne, Angélique a choisi de retourner aux études pour devenir électricienne.?? 

 

Ce choix audacieux, à un âge où beaucoup hésitent à changer de cap, témoigne de sa volonté de trouver un équilibre entre défi intellectuel et travail physique. Femme indépendante, Angélique gère ses responsabilités avec aplomb tout en poursuivant son DEP en Électricité au Centre de formation professionnelle Gabriel-Rousseau à Saint-Romuald, avec l’ambition de faire sa place dans un domaine encore largement masculin. 

Chercher sa voie

Bien qu’elle ait d’abord suivi un chemin académique classique avec un baccalauréat en biologie à Québec, Angélique a vite réalisé que ce n’était pas sa voie. Après une compétition de yole au Danemark — NDLR: un petit canot très léger, à rames ou à voiles, à faible tirant d'eau, qui accompagnait autrefois un vaisseau en mer — elle revient au Québec déterminée à prendre un nouveau cap. «J’avais besoin d’un travail excitant, qui me pousse à me dépasser», confie-t-elle. Après une expérience enrichissante, mais peu épanouissante comme officier de logistique dans l’armée, elle a décidé de tout recommencer pour poursuivre une carrière qui la stimule vraiment: l’électricité. 

«L’électricité, pour moi, c’est comme un gros puzzle. Chaque fil a sa place, et il faut comprendre comment tout s’imbrique»

Une vocation redécouverte en électricité

L’intérêt d’Angélique pour l’électricité n’est pas nouveau. Au secondaire, elle excellait déjà dans les ateliers de laboratoire, captivée par les concepts électriques qu’elle trouvait logiques et stimulants. Pourtant, les stéréotypes de genre et les attentes sociétales l’ont d’abord orientée vers des études plus conventionnelles. Ce n’est qu'au début de la trentaine, après avoir exploré d’autres avenues, qu’elle a décidé de renouer avec cette passion enfouie.  

Un retour aux études à 34 ans

Un retour aux études à 34 ans

En décembre 2024, Angélique à entamé son DEP en Électricité au Centre de formation professionnelle Gabriel-Rousseau. Ce programme, qui alterne théorie et laboratoires pratiques, lui permet de plonger dans le métier qu’elle convoite. «On travaille dans des minimaisons, on installe des circuits, des prises, des câbles. C’est exactement ce que je veux faire», raconte-t-elle. Malgré le stress initial de reprendre ses études et d’y performer, elle s’épanouit dans cet environnement. Chaque examen réussi renforce sa confiance: «À chaque fois, je me rends compte que c’est plus facile que je ne le pensais. Je suis faite pour ça Sa détermination et son amour pour l’apprentissage lui ont même valu une bourse du programme «Elles sont faites pour la jo, qui soutient l’intégration des femmes dans les métiers non traditionnels. 

Une transition gérée avec assurance

Une transition gérée avec assurance

Reprendre ses études à 34 ans demande une discipline de fer, mais Angélique aborde ce défi avec la même ténacité qui l’a menée à travers ses expériences dans l’armée et ses aventures personnelles «J’ai toujours aimé relever des défis, et retourner à l’école, c’est juste une nouvelle aventure. J’apprends vite!», dit-elle. Cet été, elle a décroché un emploi d’apprentie chez CGM Électrique à Lévis, une première immersion dans le milieu qui lui permettra de mettre en pratique ses apprentissages. «Pouvoir brancher un circuit et voir qu’il fonctionne, c’est une satisfaction incroyable», partage-t-elle avec un sourire.  

Naviguer dans un monde masculin

Dans le domaine de l’électricité où les femmes ne représentent toujours que 3 % de la main-d’œuvre, Angélique sait qu’elle devra faire face à des défis. Dans sa classe de 24 élèves, elles sont trois femmes, un chiffre déjà exceptionnel. «On s’est promis de passer le cours ensemble, de se soutenir», confie-t-elle. Jusqu’à présent, elle n’a pas ressenti de discrimination directe, bien que des blagues circulent parfois. Son expérience dans l’armée, où elle a travaillé dans des environnements majoritairement masculins, l’a préparée à cet univers. «Je suis athlétique, confiante, et je sais me faire respecter dit-elle. 

 «Le milieu de la construction souhaite davantage de femmes sur les chantiers; les hommes et les femmes ne pensent pas de la même manière. Intégrer des femmes permet de voir les situations sous un angle différent. C’est bénéfique pour l’avancement des projets 

Une femme aux multiples talents 

Une femme aux multiples talents 

Angélique ne se limite pas à ses études. Passionnée par les activités physiques, elle pratique le «Pole Dance», la planche à pagaie, le vélo et l’escalade. Habile de ses mains, elle excelle dans des disciplines artisanales comme la couture, le tricot, le crochet, le travail du cuir, du métal et du bois. Elle fabrique même son propre pain et ses pâtes. «J’aime créer, résoudre des problèmes, voir le résultat de mes efforts.» Cette polyvalence reflète son caractère: une femme curieuse, indépendante et toujours prête à relever un nouveau défi. 

 Son inspiration, elle la puise notamment dans sa grand-mère paternelle, une véritable «femme à tout faire» qui lui a transmis l’amour du travail manuel. «Elle était capable de tout: peindre, coudre, réparer. Elle m’a montré qu’une femme peut tout faire si elle y met du cœur.»  Sa sœur aînée, qui a elle-même changé de carrière pour devenir comptable, lui a également prouvé qu’il n’est jamais trop tard pour suivre ses aspirations. 

Un avenir électrisant

Angélique ne manque pas de projets. Elle rêve de travailler dans l’industrie éolienne ou dans le Grand Nord, où elle pourrait contribuer à l’électrification des communautés éloignées. «D’ici quelques années, si tout se passe bien, j’accéderai au statut de compagnon», dit-elle. Son passage dans l’armée, où elle a découvert le Helmets to Hard Hats(H2H), un organisme sans but lucratif qui met en relation les militaires avec des carrières dans le secteur syndiqué de la construction, lui a ouvert des portes, et elle compte bien en profiter pour bâtir une carrière à son image. 

Un message d’encouragement

Un message d’encouragement

Pour Angélique, les métiers comme l’électricité ne devraient pas être genrés. «Si tu es capable, tu es capable, point final. Il n’y a pas de métiers d’hommes ou de femmes», insiste-t-elle. Elle encourage les jeunes filles à explorer les métiers manuels dès le secondaire et à ne pas se laisser freiner par les stéréotypes. «Essayez! Il n’y a pas de mauvais choix dans la vie, que de nouvelles aventures!» 

 Elle conseille aussi de ne pas hésiter à dénoncer l’intimidation et à chercher des équipes de travail respectueuses. «Une bonne communication avec ton employeur, c’est la clé. Si une équipe ne te convient pas, change. Il y a tellement d’opportunités en électricité.» 

 

Une femme qui inspire

Angélique Marcoux est un rayon de soleil, comme le disent ses professeurs. Sa passion pour l’électricité, son audace et sa capacité à surmonter les obstacles font d’elle un modèle pour toutes celles qui hésitent à se lancer dans un métier non traditionnel. Avec sa détermination et son enthousiasme contagieux, elle prouve que l’âge ou le genre ne sont pas des barrières lorsqu’il s’agit de poursuivre ses rêves. Dans un monde où les femmes représentent encore une minorité dans les métiers de la construction, Angélique fait partie de ces pionnières qui pavent la voie pour les générations futures. Son avenir dans l’électricité s’annonce aussi lumineux que les circuits qu’elle apprend à maîtriser. 

Le métier d'électricienne, c'est quoi?

Le métier d

Les électriciennes et les électriciens installent, réparent et modifient des circuits et de l’équipement électriques (moteurs, interrupteurs, disjoncteurs, automates, etc.). Ils installent des systèmes électroniques et des réseaux de communication. Sur les chantiers, dans les résidences, les commerces et les entreprises, les électriciens installent, réparent et remplacent des luminaires et du matériel électrique, des systèmes de chauffage et des systèmes d’alarme. C’est un métier essentiel qui offre des conditions salariales intéressantes. Un emploi d’électricien convient aux personnes habiles de leurs mains, capables de travailler en hauteur, dans des lieux exigus et à l’extérieur. 

  • Secteur: Électrotechnique 
  • Durée de la formation: 18 mois 
  • Salaire horaire moyen: 39,00 $ 
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